Fin de la concertation publique sur ODE A LA MER acte 2

Retrouvez la lettre envoyée au commissaire enquêteur le 9 février 2024.

Cher commissaire enquêteur,

Je suis opposé au projet actuel.

Je vous écris afin de vous interpeller, sur le projet ode acte 2 prévu sur notre commune, en tant que Lattois depuis plus de 30 ans. Le plan Local d’Urbanisme (PLU) est élément majeur du futur de la ville de Lattes. Sa modification va structurer durablement le visage de notre ville pour les décennies à venir sans aucun retour en arrière possible. Il est nécessaire de contextualiser ce projet au niveau de la commune et des récentes évolutions. La population a déjà doublé sur les 30 dernières années passant de 10.000 habitants en 1990 contre 20.000 habitants actuellement.

Le quartier de Boirargues est pris depuis plusieurs années dans un développement urbain digne des plus grandes métropoles, avec d’une part la création du nouveau quartier gare, et d’autre part le développement des « Champs Elysées » montpelliérains tant voulu par les élus depuis plusieurs années.

Ce développement, sans compter Ode acte 2, a déjà prévu et vu sortir de nombreux immeubles d’habitation avec le quartier Urban Park, les futures constructions en bordure de la gare Sud de France, ainsi que la volonté d’urbaniser au travers d’une densification urbaine les parcelles occupées jadis par des maisons individuelles pour les résidences comme Nid d’O, Polynea, Natur’elles, Ischia, Savana, Forum, Forum 2, pour ne citer qu’elles. Le développement urbain, et donc démographique, est de ce point de vue déjà bien fourni. A cela il faut ajouter le quartier des Hauts de Lattes qui s’élève actuellement pour 800 logements en bordure du projet d’Ode acte 2 au niveau du Mas de Couran et tout proche de zones naturelles.

Le cadre de vie des habitants de Boirargues est donc déjà largement impacté par ces bouleversements.

Les échanges avec les habitants sont déjà accablants, circulation saturée, hausse des incivilités, stationnements anarchiques, hausse de la pollution atmosphérique…

Dans ce contexte tendu, voilà que le projet Ode acte 2 se lance. Ce projet interroge sur les modifications importantes qu’il engendre au niveau du PLU de la ville de Lattes. La modification prévoit pour la plupart des bâtiments avec des hauteurs de plus de 30 mètres. Cela aura indéniablement un impact visuel sur la zone actuelle, mais aussi pour les habitants des quartiers environnants qui vont voir des balcons depuisleur jardin. Outre l’impact visuel, c’est l’apport démographique qui interroge lui aussi.

En effet, la ville de Lattes compte actuellement environ 9.300 logements. Le quartier d’Ode prévoit sur Lattes à lui seul 3.350 logements. Cela représente environ 36% du parc immobilier actuel et donc une augmentation de population de 7.000 habitants uniquement Ode acte 2 (Solis, Soriech, Ilôt des platanes).

Le projet de ce quartier est donc à lui seul plus peuplé que le quartier actuel de Boirargues. Ces constructions feront passer Lattes de 20.000 habitants actuellement, à près de 30.000 habitants avec les autres projets immobiliers qui lui sont adossés. Ces changements auront pour impact d’accentuer les problèmes de circulation, et de pollution dans une zone déjà fortement touchée au regard des différentes études environnementales menées sur le quartier de Boirargues et que l’on retrouve clairement indiquées sur le rapport de présentation du projet.

Au niveau environnemental, il y aura aussi un avant et un après. Des questions se posent au niveau du rejet des eaux usées et donc de la qualité de l’eau. Nous savons déjà que le réchauffement de l’eau est actuellement source d’inquiétudes concernant la qualité de l’eau que nous avons à disposition à Lattes et dans la métropole. Les rejets de polluants dans le Lez sont d’ores et déjà réguliers entrainants des morts de poissons par centaines à plusieurs reprises et ce depuis des années. Les travaux de modernisation de Maera n’étant pas terminés, il apparaît comme logique de prendre en compte l’évolution de ces travaux avant de surcharger la station via l’apport de milliers d’habitants.

En matière d’équipements publics, là aussi c’est un gros point d’interrogation. En effet, aujourd’hui déjà les familles lattoises peinent à trouver des places en crèches, les écoles sont déjà bien fournies, aucune place possible en centre aéré, les infrastructures routières sont volontairement réduites et vont indéniablement créer des tensions. La question des places en cimetières n’est pas solutionnée non plus ! La mairie pensait étendre le cimetière Saint-Jean mais n’avait pas pris en compte la loi ZAN qui ne permet d’extension à cet endroit. A ce jour aucune solution n'est proposée. Comment peut-on, dans cette configuration, ne pas anticiper l’apport d’équipements publics et d’effectifs. Dans un contexte financier tendu, il est indispensable de prévoir ces équipements et les agents nécessaires avant d’envisager l’arrivée de milliers d’habitants.

Aussi, nous nous sommes rendu compte du manque d’information des habitants des quartiers environnants concernant le projet. Au regard de la dimension de ce projet il serait appréciable d’informer de manière claire les habitants et de les associer.

En effet, une réunion publique s’est tenue en plein mois de juillet, période à laquelle beaucoup de Lattois sont en vacances. De plus, et alors même que la consultation publique n’est pas terminée, la commercialisation des immeubles est déjà lancée comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous prise le 1er février suite à la publication du promoteur de la Tour Altura de 14 étages.

En tant que citoyen Lattois, je valide la nécessité de construire pour répondre à la demande croissante de logements. Cependant nous ne sommes pas responsables du retard pris en la matière par la municipalité actuelle pendant vingt ans. La construction de logements et de logements sociaux doit se faire de manière maitrisée et étalée dans le temps pour absorber les conséquences découlant des évolutions démographiques. Cette évolution doit aussi se faire en concertation avec la population directement impactée par les futures constructions.

Les Lattois n’ont pas à payer l’immobilisme des vingt dernières années par une surdensification urbaine aujourd’hui imposée. Les Lattois, Boirarguais et Maurinois, doivent être associés à cette modification structurante de notre commune, ce qui n’est actuellement pas le cas.

Vous le constaterez également, cette concertation publique ne mobilisera pas l’intégralité des Lattois, qui par manque d’informations ne sont pas au courant.

Nous demandons, que le lancement d’un tel projet soit porté par une opération de pré information de grande ampleur à laquelle nous nous associeront afin de présenter le projet à tous les habitants.

Pour la densification, contre la SURDENSIFICATION !

Nous vous prions de bien vouloir user de votre pouvoir pour faire entendre la voix des habitants mis de côté et leur redonner la capacité de décision sur l’avenir de leur commune.

*périmètre Ode

Précédent
Précédent

Agir pour Lattes se mobilise contre le projet d’Ode en l’état

Suivant
Suivant

Le Métropolitain parle du lancement d’Agir pour Lattes